Galaxie 148(1976) by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: SF
Éditeur: OPTA
Publié: 1976-10-04T13:04:06+00:00

Traduit par Françoise Serph.

Titre original : What Shall it profit ?

Parution aux U.S.A. : If, juin 1956.

Un certain futur

par MACK REYNOLDS

AVANT que n’éclatent les premiers coups de feu, Alan était assis avec une vingtaine de jeunes du clan du Loup dans un bosquet de peupliers à peu près à mi-chemin entre les champs et la citadelle de la colline. Il était en train de leur enseigner les mythes et les légendes et, comme d’habitude, les filles étaient ennuyées et incrédules et les garçons bouche bée.

Tout en parlant, il s’était rendu compte que l’histoire avait changé depuis l’époque de sa jeunesse. Petit garçon de dix ans, avant qu’on sache définitivement s’il était ou non stérile, il s’était assis aux pieds du mari du clan de la Tortue, bouche bée comme ceux d’aujourd’hui. Mais l’histoire était différente. Aujourd’hui, s’il avait parlé ouvertement du temps où les hommes portaient les armes et où les femmes restaient à la maison pour garder les enfants, il aurait franchi les limites de la décence. Ce n’était pas ainsi dans sa jeunesse, mais à cette époque, alors qu’il était encore enfant, ils étaient plus près d’une génération des temps anciens, qui n’étaient pas si lointains après tout.

Helen se plaignit : « Tout ça est tellement stupide, Alan. Pourquoi ne nous parles-tu pas de… eh bien, de chasse ou de vrais combats ? »

Il la regarda. Pouvait-ce vraiment être une de ses filles ? Elle était grande pour ses quatorze ans, très droite, les yeux clairs, elle ne souffrait pas l’inutile. Les anciens livres parlaient de la féminité des femmes, mais…

Les coups de feu éclatèrent – pan, pan, pan ! Ils venaient d’en bas, atténués par une distance de sept cents mètres ou plus. Et puis pan, pan ! à nouveau, et plusieurs boum provenant des nouveaux mousquets qui se chargeaient par la gueule.

Helen fut la première à se dresser, les yeux brillants. Elle prit instantanément le commandement : « Alan ! » aboya-t-elle, « Vite, à la citadelle ! Tous les garçons, vite, à la citadelle ! »

Elle pivota vers les plus âgées de ses compagnes de classe. « Ruth, Margo, Jenny, Paula. Prenez des pierres, les plus pointues. Les plus jeunes filles avec Alan. Regardez ce que vous pouvez faire à la citadelle. Nous viendrons en dernier. Dépêche-toi, Alan ! »

Alan était déjà en route, poussant les garçons devant lui. Il était possible qu’ils fussent tous stériles, et donc qu’ils ne comptent pas, mais on ne pouvait jamais savoir.

Tout en grimpant la colline, il jeta un coup d’œil derrière lui. En bas, dans les champs, il put voir les travailleuses se disperser pour prendre leurs armes et se mettre à couvert. L’une d’elles trébucha et tomba. À cause de la distance, il ne put voir si elle était tombée accidentellement ou si elle avait été blessée. Au-delà des champs, il voyait de la fumée dans une demi-douzaine d’endroits ou plus, là où les coups de feu étaient partis. Il ne semblait pas que ce fût une attaque en force.

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